Cet article, dont la thématique est « Actualité française », a été vu sur internet, notre rédaction est heureuse de vous en produire l’essentiel ci-dessous.
C‘est un rituel bien français : à chaque rediffusion, des millions de téléspectateurs se pressent devant leur écran pour savourer, une fois encore, les facéties de Don Salluste et de son valet Blaze, comme on savoure un dessert de son enfance. Non, La Folie des grandeurs, signée Gérard Oury, n’a pas pris une ride depuis sa sortie en 1971.
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À l’époque, 5 millions de spectateurs se ruent dans les salles, confirmant que Louis de Funès est bien en France le roi du box-office. Un succès, certes, mais teinté d’une légère amertume pour les producteurs, qui espéraient rééditer les scores stratosphériques du Corniaud (11 millions d’entrées) ou de La Grande Vadrouille (17 millions). Le film n’en reste pas moins, 52 ans plus tard, un joyau de la comédie hexagonale, dont chaque diffusion télévisée recrute de nouveaux aficionados, y compris parmi les plus jeunes générations.
Derrière la caméra, Gérard Oury rêve d’un nouveau coup de maître. Son ambition ? Reformer le duo magique De Funès-Bourvil, qui avait déjà conquis la France entière. Mais le sort en décide autrement : Bourvil est terrassé par la maladie en 1970. Le projet prend l’eau.
Yves Montand pour reprendre le rôle de Bourvil
Pour autant, Gérard Oury ne renonce pas. Sur les conseils de Simone Signoret, il jette son dévolu sur Yves Montand, novice en matière de comédie, pour reprendre le rôle de Bourvil. L’acteur, parachuté au dernier moment, s’adapte parfaitement à l’univers burlesque de Louis de Funès. Le public savoure ce choc des cultures – la rigueur maniaque du premier, la décontraction naturelle du second – et à l’écran, ce curieux attelage fait des étincelles.
Le film, superproduction européenne avant l’heure, bénéficie d’un budget de 18 millions de francs, une somme vertigineuse pour le cinéma de l’époque. Gérard Oury voit grand et il installe ses caméras en France, mais aussi en Espagne, dans les décors somptueux de l’Alhambra de Grenade, de l’Alcazar de Ségovie et des déserts d’Almería, déjà très prisés par Sergio Leone – Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus, Le Bon, la Brute et le Truand, Il était une fois dans l’Ouest ont été tournés là-bas. Plus de 500 costumes d’époque sont confectionnés sur le modèle de l’œuvre de Vélasquez.
Sur le plateau, il faut parfois composer avec le talent de Louis de Funès, perfectionniste jusqu’à l’obsession, qui exige de refaire la fameuse scène du bain une dizaine de fois, au grand dam d’Alice Sapritch, qui campe une reine d’Espagne fantasque et en mal de rapprochements physiques.
Alice Sapritch, d’ailleurs, est la grande trouvaille du film. La comédienne, plutôt habituée aux drames et aux adaptations littéraires pour la télé, fait ici preuve d’un abattage à l’efficacité encore intacte : elle improvise, cabotine, et parvient même à faire rire Louis de Funès, un exploit que l’on dit alors rare. Pour la scène du strip-tease de Doña Juana, la comédienne est doublée par Sophia Palladium, danseuse du Crazy Horse – la faute, dit-on, à la difficulté de se mouvoir en culotte bouffante.
« La Folie des grandeurs » mise en musique par Polnareff
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Le scénario, cosigné par Gérard Oury, sa fille Danièle Thompson et Marcel Jullian, s’inspire librement du texte de Ruy Blas de Victor Hugo, dynamité avec jubilation. La bande originale, elle, est confiée à Michel Polnareff, alors au sommet de sa carrière, en plein succès de « Qui a tué Grand-Maman ? »Le compositeur pastiche avec brio les partitions d’Ennio Morricone, offrant au film une musique immédiatement reconnaissable, sifflotée par des millions de spectateurs.
Au final, La Folie des grandeurs se hisse à la quatrième place du box-office 1971, derrière Les Aristochats de Disney et ses 12 millions de spectateurs. Mais le film s’exporte, s’impose en Allemagne, en Espagne, et même au Japon, où l’on découvre avec délice les mésaventures de Don Salluste et de son souffre-douleur. Depuis, il a été rediffusé plus de vingt fois à la télévision française, chaque passage réunissant des millions de fidèles. « Il est l’or » de s’y replonger !
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